En théorie, les chiffres des ingénieurs désignaient le Sevan original comme un frein à la productivité. Les premières observations ayant trait à la Zanga primitive établissaient une évacuation de l'ordre de 5% seulement de la totalité des eaux apportées par les 28 rivières nourrices. Le lac dans ses grandes dimensions était donc un intermédiaire parasite amenuisant la transmission des flots vers le Hrazdan. Les études concluaient à un apport entier possible parallèlement à une diminution du lac.
Par la suite, le Hrazdan tel un fleuve, pourvoira au dispositif des centrales échelonnées sur son cours. Car il s'agissait aussi de fournir Erevan la capitale, et son industrie, dont l'électricité arrivait du plus important élément de la chaîne: Kanaker.
Remarque: Après la seconde guerre mondiale, les aménagements pour augmenter la productivité hydro-électrique signifiaient une diminution de la hauteur du plan de surface. Mais déjà celui-ci était mesuré moindre d'une vingtaine de mètres vis à vis du quota naturel initial des années 1920. En effet, depuis cette époque le pompage aquatique intensif grandissant était utilisé à irriguer les cultures.
Après les grandes entreprises staliniennes visant à dominer la nature, c'est lors des années soixante que le lac échappa au processus d'assèchement (prôné dans L’hydrocentrale roman soviétique de Marietta Chaguinian). En 1975, à l'inauguration de la centrale nucléaire de Medzamor, l'arrêt déterminant de la production hydro-électrique marqua une étape importante pour la préservation du lac. Et c'est en 1978 que sera scellé le changement des mentalités par une conscience arménienne pour la sauvegarde de la valeur du lac déclaré parc naturel.
En 1981 sera même amélioré et terminé l'aménagement dans la montagne d'un tunnel (L=48 km) commencé en 1963 et permettant, au final, le détournement entier des eaux de l'Arpa, un torrent avec son écoulement de 250 millions m3/an ainsi ajouté au nombre des apports attribués à l'alimentation du Sevan.
Les efforts du gouvernement actuel (mesures strictes) depuis plusieurs années, tendent enfin à sauver le Sevan. La faune sub-aquatique, encore fragile mais rescapée, existe toujours et parmi les espèces principales du biotope lacustre spécifique, on peut citer:
- le corégone (siga), il s'agit d'un poisson qui ressemblerait plutôt au bar (loup) et qui, de ce fait est apprécié pour sa chair abondante
- une sorte de truite (ichkhan) sujette à élaborations cullinaires aboutissant sur les assiettes des gourmets
En conclusion, la surface de l'eau remonte progressivement mais n'atteindra plus un quota naturel... Une différence de hauteur d'une vingtaine de mètres persistera. Des maisons, des infrastructures (par exemple: le chemin de fer) et des champs cultivés aménagés alentour limitent désormais les bonnes volontés écologistes.
- La fiche descriptive du lac actuel:
- occupe 5% de la surface de l'Arménie
- couvrant 940 km2
- alimenté par 28 rivières
- 10% du volume d'eau s'écoule par le fleuve de Hrazdan
- le lac a un volume de 58.5 km3
- 80% de ressources nationales en eau
- plus de 200 km de rivage
- le lac étalonne des marées !
Le lac Sevan et les centrales hydro-électriques: un dossier écologique
La centrale nucléaire électrique de Medzamor (mise en service en 1976) génère un autre dossier relatif à l'environnement mais la question est de savoir si ces deux périls se cumulent ou se temporisent... Voilà la controverse...
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