Lac Sevan

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Le lac Sevan (ancien Goktcha)

participations: voir en fin de cadre

Le lac Sevan initial (avant 1930) était une masse d'eau aux proportions définies par ses 1413 km2 et ses 95 mètres de profondeur maximale. Ces définitions ne restent pas anodines quand on les complète avec une 3me notion de mesure: altitude = 1916 mètres.


Le lac Sevan dans les montagnes paraît ainsi comme un phénomène de la nature.


L'essor économique soviétique s'échafaudait selon une stratégie de plans quinquennaux. Il s'agissait du développement industriel, agricole et énergétique pour les républiques de l'Union. En bon disciple, la République Socialiste Arménienne suivait ce principe dévolu au progrès. Après la seconde guerre mondiale, la technologie pour un aménagement hydro-électrique ambitieux désignait la Zanga. Cette rivière, à la sortie du lac Sevan, sera donc employée à alimenter par son cours une suite de centrales hydro-électriques construites d'amont en aval pour rénover les infrastructures existantes. Les préparatifs accomplis par les ouvriers et les ingénieurs pour la mise en service de cette nouvelle fourniture d'énergie nationale, transformèrent la Zanga en un fleuve puissant (couramment appelé "fleuve Hrazdan", du nom de la ville). Ainsi sans considération pour l'environnement, le niveau du lac fut abaissé de 50 mètres afin d'éviter les déperditions dûes à l'évaporation sur les zones au sud-est de faible profondeur qui captaient les flots ainsi offerts au gaspillage... Les répercussions des aménagements semblaient peu considérables aux yeux des responsables de l'époque. Seul le rendement énergétique comptait. Résultat: des 1413 km2 cités au début de cet article, il ne restât que 240 km2 ( ref: l'Arménie Jean-Pierre Alem, coll "Que sais-je?", Presses universitaires, 4me ed refondue 1983 )

on perçoit les montagnes !!

"ichkan", la truite "prince"
En théorie, les chiffres des ingénieurs désignaient le Sevan original comme un frein à la productivité. Les premières observations ayant trait à la Zanga primitive établissaient une évacuation de l'ordre de 5% seulement de la totalité des eaux apportées par les 28 rivières nourrices. Le lac dans ses grandes dimensions était donc un intermédiaire parasite amenuisant la transmission des flots vers le Hrazdan. Les études concluaient à un apport entier possible parallèlement à une diminution du lac.

Par la suite, le Hrazdan tel un fleuve, pourvoira au dispositif des centrales échelonnées sur son cours. Car il s'agissait aussi de fournir Erevan la capitale, et son industrie, dont l'électricité arrivait du plus important élément de la chaîne: Kanaker.


Remarque: Après la seconde guerre mondiale, les aménagements pour augmenter la productivité hydro-électrique signifiaient une diminution de la hauteur du plan de surface. Mais déjà celui-ci était mesuré moindre d'une vingtaine de mètres vis à vis du quota naturel initial des années 1920. En effet, depuis cette époque le pompage aquatique intensif grandissant était utilisé à irriguer les cultures.


Après les grandes entreprises staliniennes visant à dominer la nature, c'est lors des années soixante que le lac échappa au processus d'assèchement (prôné dans L’hydrocentrale roman soviétique de Marietta Chaguinian). En 1975, à l'inauguration de la centrale nucléaire de Medzamor, l'arrêt déterminant de la production hydro-électrique marqua une étape importante pour la préservation du lac. Et c'est en 1978 que sera scellé le changement des mentalités par une conscience arménienne pour la sauvegarde de la valeur du lac déclaré parc naturel. En 1981 sera même amélioré et terminé l'aménagement dans la montagne d'un tunnel (L=48 km) commencé en 1963 et permettant, au final, le détournement entier des eaux de l'Arpa, un torrent avec son écoulement de 250 millions m3/an ainsi ajouté au nombre des apports attribués à l'alimentation du Sevan.

Les efforts du gouvernement actuel (mesures strictes) depuis plusieurs années, tendent enfin à sauver le Sevan. La faune sub-aquatique, encore fragile mais rescapée, existe toujours et parmi les espèces principales du biotope lacustre spécifique, on peut citer:

  • le corégone (siga), il s'agit d'un poisson qui ressemblerait plutôt au bar (loup) et qui, de ce fait est apprécié pour sa chair abondante
  • une sorte de truite (ichkhan) sujette à élaborations cullinaires aboutissant sur les assiettes des gourmets


En conclusion, la surface de l'eau remonte progressivement mais n'atteindra plus un quota naturel... Une différence de hauteur d'une vingtaine de mètres persistera. Des maisons, des infrastructures (par exemple: le chemin de fer) et des champs cultivés aménagés alentour limitent désormais les bonnes volontés écologistes.

La fiche descriptive du lac actuel:
occupe 5% de la surface de l'Arménie
couvrant 940 km2
alimenté par 28 rivières
10% du volume d'eau s'écoule par le fleuve de Hrazdan
le lac a un volume de 58.5 km3
80% de ressources nationales en eau
plus de 200 km de rivage
le lac étalonne des marées !


Le lac Sevan et les centrales hydro-électriques: un dossier écologique

La centrale nucléaire électrique de Medzamor (mise en service en 1976) génère un autre dossier relatif à l'environnement mais la question est de savoir si ces deux périls se cumulent ou se temporisent... Voilà la controverse...

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avec la participation de grands voyageurs, 4 photos du lac Sevan  pages Web de Maxime
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