Pour commencer, le stéréotype du mode de vie passionné (longs cheveux, style du pèlerin, du gitan...) s'explique comme forme de propagande extrême à l'opposé d'une société fasciste vécue en Europe avant et pendant la 2de gm. Le Nouveau Monde, creuset de la pègre, menaçait l'ordre et l'ordre des choses. Le Juif errant, échevelé, enserrait le globe planétaire de ses mains aux ongles sales. Mais aussi l'anthropologie, la morphologie, au décret du blâme ou du compliment en fonction de taux associés aux origines raciales prédestinait l'individu dans un ordre social hyérarchisé, milicé... Le terroriste était donné à l'affiche comme Rouge débauché et dégénéré. Le philosophe s'élevait en docteur du bla-bla et du faux-fuyant. Ainsi se caractérisait la propagande nazie à la base de l'hystérie des masses nationales-socialistes et fascistes marchant sur la voie sacrée des mille ans de règne promis par leurs dirigeants. La race pure appliquait des nouveautés odieuses dans un but protectionniste... La vindicte revancharde de la Libération a répondu à cette exaltation malfaisante par une équivalence impressionnante. Le modèle, non plus aryen, faisait l'apologie de l'aventurier révolutionnaire, chevelu porteur d'une culture anglo-saxonne et d'un romantisme militant extrémiste. Les acteurs du Paradis Juif argués, intégralement, par la propagande nazie calomnieuse, prenaient leur revanche. Jour et nuit, la vie en rue était devenue une Académie populaire militante de l'Art à ciel ouvert, et avec toute la mesure d'une expérience de la marginalité libérée... L'imagination au pouvoir deviendra plus tard un mot d'ordre général. La cause de la Liberté était moins à un domaine terrestre parfait que à une rétorque forte. La valeur fanatique, comme support au triomphe du Monde Libre, devait égaler sinon surpasser celle de l'idéal réactionnaire.

L'authenticité du modus vivendi fasciste n'est jamais rendue dans les médias, les archives, la documentation, pas plus que ce qu'il y a eu après la Libération. On ne dira jamais tout parce qu'il y a censure. Pour faire ici une démonstration avec un échantillon de l'Histoire, prenons les autodafés de Nuremberg en 1933. On ne cite que des auteurs littéraires associés dans l'idéal nazi au matérialisme, à la décadence et à la corruption morale. On ne cite, dans le matériel documentaire mis à disposition du grand public, que les feux avec des livres dedans... Non. L'élan d'un peuple sur la voie de l'arbitraire allait plus loin. En réfléchissant bien il ne s'agit pas que de "classiques" issus de la méthode, sur le thème de la psychologie, la politique ou de l'humanisme jetés aux flammes mais aussi de la pornographie, de tous les éléments d'un commerce opportuniste des Années Folles, d'œuvres imaginatives prospectives (par ex des BD de science fiction décadentes), de la recherche intellectuelle, de tout ce qui a trait à la culture dégénérée (le jazz)... Le tout mixé par les flammes et livré à la destruction dans le Reich entier, comme dans la future "forteresse Europe" déjà collaboratrice, en une ambiance hystérique du fanatisme. Là on perçoit toute la dimension de l'historicité quand la facette de l'authenticité omise dans les enseignements de l'Histoire est soumise à censure.




Après la 2de gm le bon ton et la raison du commun entendement étaient à la pratique pleine de la liberté. L'apanage distinctif de cette époque nous parvient aujourd'hui. Malgré la symbolique portée à une analyse hors sujet par les générations successives, on peut tenter de lister quelques éléments tels que les longs cheveux, la marque "peace & love", la musique électrique, les drogues, les happenings et les festivals, une forme moderne et alphabétisée de nomadisme, la culture telle une contre-culture, les communautés hippies, la contestation, etc... Ces repères, ayant traversé les décennies, aboutissent donc à une perception contemporaine par des références remaniées. La génération actuelle a d'autres problèmes, des préoccupations différentes et des intérêts inhérents à son époque... L'attribution de spécificités aux années 60/70 par la perception et le jugement actuels est difficilement exacte.

 l’après-guerre

* le premier groupe est celui des stupéfiants (Euphorica); il comprend des drogues qui calment l’activité psychique, comme l’opium et ses composés (la morphine, la codéine, l’héroïne, etc.);

* le deuxième est celui des hallucinogènes ou psychodysleptiques (Phantastica); il comprend un ensemble de substances d’origine végétale très différentes par leur composition chimique, qui ont la capacité de susciter des hallucinations: le peyotol, le chanvre indien, le lysergamide (L. S. D. 25), la mescaline, les plantes tropéines, qui provoquent une excitation cérébrale et se manifestent par des sensations déformées, des hallucinations, des illusions et des visions;

* le troisième groupe (Inébriantia) est composé de substances enivrantes comme l’alcool, l’éther, le chloroforme, le benzène, etc., qui suscitent successivement une excitation et une dépression;

* le quatrième groupe est celui des hypnotiques (hypnotica), agents du sommeil tels que le chloral, le véronal, le suflonal, kawa-kawa, etc.;

* le cinquième et dernier regroupe les excitants (excitanta), des substances d’origine végétale procurant, sans altération de la conscience, un état de stimulation cérébrale: la caféine, le bétel, ainsi que la cocaïne.


cette vue fréquemment concrétisée dans les rues jusqu'à la fin des années 60 représente assurément un soldat anglais démobilisé de "l'après-guerre"


Voici présentée de façon succincte, c’est-à-dire sans entrer dans les détails pharmacologiques, la classification des drogues de Lewis Lewin, qui fait autorité depuis sa publication en 1924

http://larevuereformee.net/articlerr/n194/la-bible-et-lextase-chimique-les-causes-et-la-solution-de-la-toxicomanie

Mutisme sur la vérité des années 70. Des ombres subsistent dans la conscience de notre société qui s'affecte à une abolition des fantômes pour se libérer d'une authenticité. La censure est réelle et on la dévoilera ouvertement quand les jeunes générations arriveront plus loin qu'aujourd'hui...

L'être humain est un ensemble de cellules. Entre la membrane externe et le noyau il y a le cytoplasme avec le liquide cytosol surtout composé d'eau. La prise de substances (drogue) correspond à une intoxication des cellules. Càd avec la drogue on mute la composante aqueuse du liquide. Le noyau baigne alors dans la drogue au lieu de son milieu naturel. Le drogué plane. Quand la drogue s'épuise avec le temps, il faut recharger par une nouvelle prise sous peine de ressentir un manque. Un manque est le vide fait entre le noyau et la membrane de la cellule. Sans plus aucun support, le noyau "flippe" dans ce vide. Le résultat en est pour le sujet un enfer d'apocalypse surpassant toutes les tortures. Une chute dans le désespoir et l'épouvante... Le régime nazi a fait des expériences de cette façon. En damnant ses junkies lors de la grande réaction des années 70 (1976 principalement), la civilisation a signifié un holà parfois interprété comme habilitation à exercer la terreur (en réflexe de quoi, quelques fois, certains actes vengeurs dont le mode opératoire en fait un objet d'interdit, furent produits par la marginalité). Globalement, la réaction partout simultanée a été opérée avec une rigueur variable selon les cas mais son déclenchement a été initié par l'Occident décadent désireux d'en finir avec un phénomène de crise. Dans le cadre de la polémique politique et des confrontations des mentalités, des initiatives sadiques ont été commises de façon plus ou moins clandestine pour avoir "raison" lors des épreuves de volonté entre opposants. Ainsi des sevrages brutaux ont été imposés causant des séquelles infinies ou la mort à des échéances diverses... On se doute d'excès extrêmes en Occident, en Afrique et l'Asie, comme dans le monde (le rejet d'une mode et l'annihilation des marginaux a été mondiale). Quand un système pèche par négligence, il peut s'agir d'une peccadille. Si d'aventure les excès à la clé sont graves, la gaffe n'est plus anodine. Parce que avec les stupéfiants, quel qu'en soit le zénith, le résultat va au record...


Il n'est pas question d'attribuer des responsabilités ni de définir des torts pour l'inéluctable sans cesse auguré (à "l'hiver" d'une époque, fatalement). Mais ici une mise en lumière est faite sur l'action persistante d'un office permanent de la censure montrant aux masses ce qui va dans le sens de leur agrément uniquement. Pourtant la Liberté d'Expression peut être l'outil du mensonge ou de la vérité mais on doit pouvoir en user... C'est la loi. Toutefois cacher de tristes événements humanitaires comme une faute va pour une censure et une Justice détournées de leur but préalable. Par une motivation désormais nuancée et une justification hybride, on changera de toutes façons, comme prévu, la nature de "l'après-guerre" et on tronquera le phénomène hippie par une occultation ou un détournement des références. Par exemple les dénominations réductrices comme "baba cool" ou la camionnette VW relookée à la façon naïve et puérile, ou encore une représentation de marginaux propres, bien bâtis, avec des coupes de cheveux éthiques. Il faut être averti pour percevoir l'amnésie quant à l'authenticité d'un temps et son dénaturement dans les films de cinéma ou tout autre média. Les seuls ministères toujours actifs depuis 1945 ont été ceux de la censure (à contrario de la Défense, par exemple). Les documents, les médias ont toujours fait l'objet de directives pour ce qui est bien ou non... Les apanages de la société fasciste antécédente sont inavouables et censurés. Depuis les découvertes des camps de la mort, la censure s'est toujours appliquée à intervenir pour la diffusion de médias agréés. Et aussi, aux moments les plus incertains des faits de guerre, les masses armées alliées ont fait de substances (héroïne) un fer de lance à la rencontre de l'orgueil exterminateur, galvanisé et combattant de la race. Les stupéfiants, furent les seuls à même de faire la différence sur le champ de bataille. Les atouts en lice, opposés par leurs natures, étaient ainsi. Les indices établissant ce fait dans les médias sont sous contrôle et effacés du témoignage historique. Cette notion, au crédit d'une évidence naturellement transmise sur le terrain jusqu'à "l'hiver" de l'après-guerre, ne fait pourtant pas la teneur des textes dispensés par les disciplines du savoir. C'était donc donné et laissé à une culture non récupérée, celle dite "parallèle". Aujourd'hui la société s'applique à "récupérer" par la censure le caractère excessif des passions humaines... Pourtant si on veut être au fait d'une instruction responsable, on exploite toute optique envisagée à fournir le bagage intellectuel et à développer le jugement. Ceci étant destiné à mieux comprendre, mieux discerner, être à niveau avec les dossiers historiques et sociaux. On comprendra enfin que l'office de censure phénoménal se consacre à mettre un terme à la propagande libertaire engagée comme apologie onirique d'auto-destruction, cette face cachée du Monde libre.

Lors des années 70, à Amsterdam se situait le point de départ du Magic Bus reliant Katmandou pour un forfait variant autour des 100 $. Déjà depuis la Conférence de Yalta, nul pays ne s'opposait aux mouvements de ces contingents traversant la Turquie, l'Iran, Afghanistan, Pakistan (1947) et l'Inde (pour le Kashmir, Népal ou Goa...). Avant la génération hippie, des bus en partance d'Europe traçaient leur route jusqu'en Asie du Sud-Est et jusqu'en Australie (aller-retour) parce que l'épilogue d'une déflagration universelle résidait en ces troupes de voyageurs. Inutile d'être mystique pour percevoir une authenticité pourtant soustraite par les notions homologuées de la censure actuelle. 10.000 kms en bus !! Quand même quand on dit que les voyages forment la jeunesse on se rend compte de l'ampleur d'un phénomène aux proportions du globe terrestre...

Avec la marche du temps et les aléas politiques, les trajets devinrent plus courts et le terme final advint quand les frontières furent fermées aux mouvements libres dans divers pays tels que la Turquie (retrouvant son réflexe autoritariste), l'Iran (chute du Shah d'Iran et nouvelle République Islamiste), la guerre en Afghanistan et bien sûr tout cela dans la mouvance de la grande réaction au sortir de "l'après-guerre" évoquée et développée sur cette page Web présente.

fin.


Carnet du labo (n° 1)

les années 60/70: on pouvait tout faire et même n'importe quoi 

(une idée pour un Mémoire d'étudiant... Mais est-ce périlleux??)

http://www.wikihay.info/media/sfx/60_70/degrelle4.mp3

http://www.wikihay.info/media/sfx/60_70/hippy1.mp3

En phase avec le débarquement sur le mur de l'Atlantique, le "rush" de Berlin s'annonçait résolument. Depuis les vagues d'assaut du 6 juin 1944, cela ne finissait pas d'arriver. Les listes de noms des contingents à former portaient naturellement sur les levées suivantes, vers les nouveaux... Mais la victoire acquise, graduellement livrées à leur propre arbitrage, moins pragmatiques et plus empiriques, les nouvelles vagues (new wave) demeuraient, toujours et par dessus tout, vecteur d'idéaux ciblant les interdits. La vague suivante étant toujours la nouvelle vague, beatniks et enfants-fleurs, tels le syndrome de l'espèce humaine, s'ensuivirent aux vétérans... Déjà depuis les blitz sur Londres, la population menée par la Défense passive emplissait le métro pour survivre encore aux armes secrètes de représailles (bombes volantes à guidage autonome V1 & V2). La foule "underground" s'efforçait de garder son enthousiasme par la musique amplifiée. Les sons devaient dépasser les limites de la crainte (dans les vieilles sections du métro anglais on peut encore voir les vestiges d'anciennes installations électriques). La marie-juana, denrée évoquant des latitudes plus sereines du globe, arrivait des colonies et apportait un souffle nouveau exotique en des volutes, promesses de paix et de quiétude. S'échapper de la réalité de la guerre était comme un acompte perçu sur les lendemains. De là viennent les 1ers "tubes". Ils feront ensuite les hit-parades, patrimoine de la culture anglo-saxonne. Le métro Underground est bien le "Tube" de Londres. La musique et la culture "underground" plongent là leurs attaches. Et la marie-juana est bien un support amené jusqu'au front de guerre depuis le Monde Libre par le biais d'un trafic prenant source dans les colonies telles les cargaisons, les matières premières utiles à la victoire.

Lors des chapitres historiques débridés, l'homme se réalise par des moeurs réfractaires à la conformité. Autrement on est "récupéré" par le système. Depuis l'Afrique du Nord, les armées alliées entraînaient derrière elles toute une sphère partisane, des supporters, des réfugiés réalisant une épopée comme ferment d'une idéologie, une culture...(les Croisades ou la Grande Armée avaient pareil. D'aucuns tiennent prosaïquement ce mouvement pour les arcanes de l'immigration). Toute cette humanité était sur le terrain et suivait pour être au fait direct de l'évolution de la situation avec une frénésie (une hystérie) grandissante à l'approche de la Victoire finale. Mais dès le moment où l'on était pris en charge par une infrastructure hospitalière, pour une blessure ou un manque physiologique par exemple, on était "récupéré". Plus tard ce mot pouvait s'appliquer à une idée, une chanson, aux maîtres à penser (des gurus)... Cette expression est restée pendant les années 60/70, les fanas groupies considérant leur genre de vie adapté à un terrain d'action en survivance de la Libération mondiale (diffusion d'une culture, cheminer par les routes jusqu'en Orient, franchir et marcher sur les frontières ouvertes des états, répandre une certaine parole...) A l'été de cette époque, des voyageurs en nombre et affichant une négligence vindicative, faisaient étape dans les fossés le long des routes. Folklore issu de la guerre. Quasi en pyjama et les pieds nus il s'agissait de soldats démobilisés. Les sujets sillonnaient l'Empire (British) en tout sens, comme les grenadiers démobilisés avaient le monde à eux... (Les devanciers d'une vogue en propagation). Démobilisés mais sur le terrain (jusqu'à leur récupération par le système). Par exemple une chanson "récupérée" par le commerce, ou une idée politique "récupérée" par l'establishment, ou encore quand untel va en cure de désintoxication, il est alors "récupéré"... Cela signifie "plus utile à rien sur le terrain d'action". Ainsi, La force d'une marginalité instaurée a ses raisons (et ses saisons). Le langage branché de ces années là évoque souvent le printemps, l'été, l'automne et l'hiver pour signifier toutes sortes de choses: un état de santé, les dernières nouvelles politiques, le processus d'une utopie...

1976 - borne chronologique précise placée à l'achèvement de "l'après-guerre".

Conclusion: "l'après-guerre" a vu sa fin parce que un rêve ne nourrit pas son homme. Vivre et promouvoir une utopie est d'abord possible mais tend, au final, vers le cauchemar. Pour reprendre la terminologie marginale, "l'été" aura duré une ou deux décennies. Aussi les faits divers de la presse étaient fournis en actes de vandalisme, larcins, violences, et suicides, tous résultant de la consommation de substances (à la défense, l'argument était l'anarchie à l'assaut de la société bourgeoise prédisposée à l'attentisme). Une économie basée sur les expédients et la transcendance idéologique est pauvre (l'humilité véritable était alors invoquée). L'engagement de la jeunesse en une exaltation pour une culture fanatique au registre de faits historiques maintes fois ressassés, est en concurrence avec le sentiment patriotique = ennemi de l'intérieur (l'objection: l'universalité d'une mode internationale est bien plus forte que les nationalismes mesquins et sectaires, désormais mal réputés). Etc... etc.. Ainsi les couleurs anglaises ou américaines pouvaient symboliser une façon de penser, une philosophie, au détriment de toute matérialité nationale et son drapeau. Il s'agit alors de contestation. Vis à vis des institutions il s'agit de parasitage social... (réf guerre du Vietnam)

Mais pour achever la polémique, quand la drogue fait des ravages, elle donne des tares aux fœtus et il y a là un signal alarmant. La réaction se fit progressivement plus forte pour aboutir à des arrestations, des opérations "coup de poing", une répression policière aux USA et en Europe ainsi que partout ailleurs, dans tous les pays. Les actions organisées par les structures étaient appuyées par une faction importante dans les populations. Il y a eu des faits violents en public. Des excès terrifiants ont eu lieu (la torture du sevrage forcé imposé aux junkies, etc...). Le verbe "flipper" fait le vocabulaire courant de ces années. Au panthéon du 7me Art, une œuvre rendant bien un décor de la fin de "l'après-guerre": "Midnight Express"