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 | 15 octobre 2005, numéro 19, page 1/2 Nouvelles de Shoushi Rédaction : Armen Rakedjian, Haytoug Chamlian |
| 1) Les enfants de Chouchi lu sur netarmenie.com Aïda avait tout préparé. Un programme complet de quatre heures par jour, pendant deux semaines, sans interruption, pas même les dimanches, il n’y avait pas de temps à perdre. Nous avons amené avec nous tout le matériel nécessaire. Les bénévoles de l’Institut d’Art Naregatsi ont mis leur salle de cours à notre disposition, et ont constitué le groupe d’enfants initial, pour qu’Aïda puisse commencer le travail dès notre arrivée. Enfin, pour l’intendance, nous avons embauché à tour de rôle trois dames formidables, dont les enfants faisaient partie du groupe. Camp d’été pour des enfants de Chouchi. Bricolage, découpage, montage, modelage, dessin, coloriage, diverses sortes de jeux, puzzles, ballons, peinture, décoration faciale…. Le groupe initial comptait vingt enfants, âgés de 8 à 12 ans. Deux jours plus tard, il y en avait trente-neuf, entre 6 et 13 ans… Il a fallu «fermer», puisque le local ne permettait plus d’en accueillir plus. Tous les enfants étaient propres, correctement habillés, bien élevés, intelligents, fiers et sûrs d’eux. Quelques-uns sont cependant visiblement sous-alimentés. Lors des repas, il est arrivé que certains aient de brefs malaises, probablement en raison du jeûne prolongé. Ou alors, parce qu’ils mangeaient des aliments inhabituels comme un yogourt… Mais ils sont tous d’une solidité remarquable, même les plus faméliques d’entre eux. Durant les deux semaines, il n’y a même pas eu un seul rhume dans tout le groupe. Le camp commençait à 14h00, mais vers 13h00, la plupart des enfants étaient déjà devant la porte principale. Une partie de foot ou de ballon-chasseur s’improvisait alors dehors, en attendant qu’Aïda complète les préparatifs de la journée. S’ensuivait alors des heures d’activités débordant d’éclats de rire, du bourdonnement incessant des enfants, de cris de joie, de communion totale, de purs moments de grâce. La séance devait se terminer à 18h00, mais se prolongeait bien au-delà. Et puis en soirée, nous retrouvions une partie des enfants dans la rue, ils nous invitaient avec insistance à visiter leurs maisons. Il y eut enfin une grande pique-nique, à Djederdouze, superbe colline surplombant la fameuse falaise par laquelle nos combattants ont surpris les azéris, lors de l’opération de libération de Chouchi. Là où avaient retenti les tirs de mitraillette, résonnaient à présent les éclats de rire et les cris de joie de nos gosses. Il y avait un cerf-volant multicolore, qui a volé très haut et que les enfants ont fait tourner dans le ciel, pendant des heures, à tour de rôle. Alors qu’on partait, le cordon est resté accroché à un fil électrique, et le cerf-volant a continué à flotter très haut, dans le vent puissant qui soufflait de la vallée. Nous avons quitté la colline en le laissant là, dans le bleu vibrant du ciel, comme un étendard symbolique, en cet endroit où la victoire déterminante de Chouchi a été accomplie. Les enfants de Chouchi ne demandent rien de spécial. Et ils ne veulent pas grand-chose. Seulement, qu’on leur consacre un peu de temps, une attention véritable. Leurs parents s’occupent bien d’eux, et ils ne manquent pas d’affection. Ils sont joyeux, souriants et dynamiques, et ne manquent pas une occasion de rire et de s’amuser. Ce sont des enfants, qui ne demandent qu’à être des enfants. Cependant, ils aimeraient bien se rendre compte qu’ils ne sont pas coupés du reste du monde. Ils souhaitent établir des contacts avec leurs compatriotes arméniens où qu’ils soient. Ils voudraient bien, par exemple, que ces immenses autobus rutilants de touristes restent un peu plus longtemps dans leur ville, plutôt que d’y passer à peine une heure. Au bout du compte, nous n’avons pas donné grand-chose aux enfants de Chouchi. Mais nous avons beaucoup appris d’eux. Haytoug Chamlian P.S.: Article publié dans Nouvelles d’Arménie Magazine N° 111, septembre 2005, avec d’autres photos que celles présentées dans netarménie.com Autre lien pour retrouver Haytoug: http://www.naregatsi.org/SCIS/ |
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| 2) Un village de la région de Martakert : Maghavouz C’est un village isolé mais au carrefour de plusieurs autres encore plus isolés. Avant la guerre, il a compté jusqu’à 1 600 habitants mais en compte désormais moins d’un millier. L’école y est en cours de rénovation. Le projet est sur deux ans et est financé par l’Etat. Cette année, c’est le toit qui est refait, l’an prochain ce sera au tour des salles de classes avec l’aménagement prévu d’une infirmerie. Maghavouz dispose d’une maison de la culture dont la salle de spectacle peut accueillir 200 personnes assises, mais ne dispose d’aucun mobilier. Cette année Maghavouz doit bénéficier du Marathon international puisqu’il prévoit dans sa liste de projets la rénovation de son réseau d’eau potable. 3) Actualités Tournois international d’échecs à Stépanakert avec prolongations à Shoushi : C’est le 7 octobre que c’est terminé le tournoi international d’échecs qui est organisé à Stépanakert chaque année. 2005 a été marquée par la plus grande présence de Grand Masters. Si le tournoi avait fait l’objet de nombreuses critiques de la part des autorités azéries l’an dernier, année de sa première organisation, cette fois-ci le silence a été de mise. Il faut que chacun s’habitue (y compris l’A1zerbaidjan) ) à ce que le Karabakh mène une vie normale et organise des évènements auxquels participent des personnalités venues du monde entier. L’isolation de la région en raison de sa non reconnaissance doit etre combattue par tous les moyens, y compris par l’organisation de tournois sportifs. Attaque par 217 tchetchenes et kalbares des batiments officiels et militaires de Naltchik : Si je note le fait c’est qu’il marque une escalade suplémentaire dans la lente, très lente, mais méthodique, action des tchétchènes de vouloir internationaliser le conflit avec la Fédération de Russie. Il s’agit de la troisième action armée de grande envergure (après les prises d’otages de Moscou et de Beslan), mais aussi de la plus importante et d’un type nouveau. Ce qui est intéressant, c’est la manière dont chacun des médias a traité cette attaque qui ne connait pas de précédent. Le site Lefigaro.fr a rapporté l’information des agences internationales traitant les faits, rien que les faits passant sous silence les motivations d’un tel acte, l’expliquant comme une extension de la guerre en Tchétchénie. Caucaz.com a fait part du communiqué émis par les organisateurs de l’opération armée (en passant sous silence les motifs qu’ils exposaient). Les télés russes ont loué la réponse efficace des forces spéciales qui ont affligées de fortes pertes aux terroristes, alors meme que la presse russe, elle, critiquait le gouvernement sur le fait qu’une attaque de cette ampleur puisse etre organisée à son insue. Les tchétchènes, eux, expliquent avoir atteint leurs buts puisqu’avec un peu plus de 200 soldats et en seulement 2 heures ils sont parvenus à voler des centaines d’armes et d’autres matériels de guerre, en dépit de la perte de plusieurs dizaines d’entre eux, à relativiser quand on sait que les russes venaient de renforcer de plus d’un millier d’hommes leur présence militaire dans la ville. 4) Site internet : www.naregatsi.org A l’occasion de l’article d’Haytoug, je vous propose de découvrir le site de l’association avec qui il a organisé son séjour actif à Shoushi. Naregatsi oeuvre pour le développement culturel et artisitique de l’Arménie et du Karabakh. Les premiers contacts que j’ai eu avec l’ont été grace aux deux jeunes filles d’Angleterre et des Etats-Unis qui avaient séjournées ici afin d’organiser des cours d’anglais. Après avoir rénové une maison pour assurer le logement des volontaires, l’association a entamé la reconstruction d’une grande bastide près de la mosquée pour en faire leur centre culturel et base d’action du Karabakh. En bref, c’est le site incontournable pour tous les volontaires qui attendait la structure pour les guider dans leur action. | |
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