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15 octobre 2004, numéro 1, page 1/2

Nouvelles de Shoushi

Rédigé avec les membres du club francophone de Stépanakert
Anouche Arzoumanian, Marta Barseghian, Rouzann Guévorkian,
Raya Pogossian, Armen Rakedjian


Départ d’Erevan pour Stépanakert en minibus locaux, les marshotnis


Halte au croisement avec la ville de Sissian.


Au même endroit, c’est le temps des moissons


Peu après, traversée de la ville de Goris, plus que 1 heure 30 de route


Monument national du Karabakh : « Nous sommes nos montagnes »

Météo à Stépanakert
Shoushi est blanchie ;
A Stépanakert : 10-15°C

Coordonnées
Shoushi group
M. Armen Rakedjian
Tél. (00-374-7-23-55-23)

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r.armen@laposte.net

1) L’Arménie et le Karabakh
C’est assez de retarder cette union, de garder séparés la main du corps. De tout temps, les ennemis ont essayé de conquérir l’Arménie, l’unique chemin passait sur Karabakh. C’est ainsi que le Karabakh est devenu la pomme de discorde et que notre nation a enfanté les héros les plus courageux. Le nom de chacun d’eux retournait le poignard dans le cœur de l’ennemi et nous défendait comme la croix.
Maintenant tout est calme, nous espérons que ça durera longtemps.
Quant aux relations entre l’Arménie et le Karabakh, c’est comme le corps et l’âme. La politique, la jeunesse et les gens sont tous en contact étroit. L’Université d’Etat d’Artsakh est liée à celle d’Arménie, il y a des échanges d’étudiants entre chacune. Mais, malgré tout, une chose reste : l’origine, souvent stigmatisée, « Erevantsi », « Karabakhtsi », c’est-à-dire qu’on différencie souvent ces habitants, surtout sur le plan moral. Néanmoins, la jeunesse travaille à détruire ce « Mur de Berlin » né à cause de la guerre.
Il faut insister sur le fait que ni l’âme ne peut exister sans le corps, ni bien sûr le corps sans son âme…
Raya Pogossian et Anouche Arzoumanian

2) Khachen, un village du Karabakh
« J’ai 9 ans. Le matin, je me lève à 10 heures. Je m’habille, me lave et réveille mon frère aîné. C’est vers 10 heures 30 que toute la famille est réveillée. C’est ma mère et ma sœur qui préparent le pain généralement. Au besoin, c’est l’un de mes frères, toujours le même, qui va en chercher au magasin. Nous prenons notre petit déjeuner vers 11 heures. Dans notre famille nous sommes 10 : mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs et moi. Nous habitons le village de Khachen (150 maisons pour 128 familles, soit 372 habitants). 10 ans déjà que ma famille habite ici, après avoir perdu notre maison dans la capitale pendant la guerre. Comme je n’ai rien à faire et que je ne vais pas à l’école (manque de moyens), je regarde les montagnes qui m’entourent. Mais cela m’ennuie rapidement.
J’essaye d’aider ma mère dans le jardin que nous avons devant notre maison. Mais cela l’irrite toujours et elle crie pour que je m’écarte. Voilà toute ma journée. Non, il y a encore quelque chose d’intéressant : vers 19 heures, nous dînons. »
C’était la vie heureuse d’un enfant du Karabakh. Pourquoi heureuse ? C’est ce qu’il m’a lui même dit quand je lui ai posé la question s’il voulait aller ailleurs et habiter comme tous les enfants des pays développés. « Ma vie est heureuse ici dans ces montagnes » m’avait il répondu.
Rouzann Guévorkian
15 octobre 2004, numéro 1, page 2/2
3) Actualités
La semaine dernière a été marquée par l’ouverture de deux magasins d’informatique, et de deux cyber cafés privés. Si les cyber cafés, même privés, n’ont rien de nouveau (Karabakh Telecom a ouvert les premiers dès juin 2002), les magasins d’informatiques sont une première. Je prévoyais un aller-retour avec Erevan quand je me suis retrouvé nez à nez avec un magasin qui présentait des ordinateurs, des imprimantes… Des imprimantes ! exactement ce qu’il me fallait. Le choix est encore restreint mais une étape est franchie. L’informatique grand public fait ses débuts à Stépanakert. Nul besoin de publicité, le bouche à oreille fait son effet. Une première, vous pensez bien, tout le monde se le raconte !! Le deuxième magasin propose lui des CD rom, des DVD enregistrables… Cela aussi manquait, et en plus pas chers, 1 000 drams l’unité (moins de deux euros). A Erevan, on les trouve souvent à 2 000.
La morale de cette histoire : j’ai remis à plus tard mon aller-retour avec Erevan.

Libération de Samvel Babayan
C’est l’histoire d’un héros national devenu terroriste (attentat en mars 2000 contre Arkady Ghougassian alors président de la République du Haut-Karabakh). Il a été condamné à 15 ans de prison pour cet acte. C’est toujours Arkady Ghougassian qui a signé le décret de grâce présidentielle permettant à notre héros national de recouvrer sa liberté.
Samvel Babayan devint général en chef de l’armée de la RHK (à moins de 30 ans). Après il sera ministre de la Défense. On dit qu’il maîtrisait alors le commerce d’alcool, de cigarette et d’essence. Pour ses partisans, il était juste l’homme à abattre. En 2000 il y eut l’attentat, la condamnation et la libération ce mois-ci.
Malgré cet attentat, pour la population, l’homme est resté le héros de la Guerre, « Commando » comme on l’appelait. Certains rajoutent qu’il a fait une action de trop.
A l’heure actuelle, il serait en France. A quand le retour ?

4) Le point sur une présence à dose homéopathique : le français au Karabakh
Encore quelques années avant, la langue française n’était enseignée que dans une seule école de Stépanakert (la capitale du Karabakh) et c’était par manque de professeurs. L’association Solidarité Protestante France-Arménie a joué un rôle de premier plan dans la diffusion de la francophonie au Karabakh. En s’installant à Stépanakert en 1997, SPFA a comblé cette lacune et dispensé des cours de français permettant ainsi à la langue de Molière de se développer sur place.
Depuis 2001, le français est aussi enseigné à l’Université d’Etat d’Artsakh (le nom arménien du Karabakh) en première langue étrangère. Il n’y a que trois professeurs de français à l’université (trois femmes). C’est grâce à elles que d’une année à l’autre la liste des étudiants francophones s’allonge.
Il y a aussi un club des étudiants francophones (CLEF), le projet principal de SPFA, qui offre de belles possibilités à ses membres de pratiquer la langue française. Désormais, il compte environ quarante membres dont/et trente nouveaux. L’intérêt pour la langue française ne faiblit pas et reste donc toujours bien réel.
Martha Barseghian.

5) Un site internet http://www.armenews.com
Il s’agit du site d’un des magazines arméniens francophones publiés en France. Vous y trouverez toute l’actualité mise à jour quotidiennement par son équipe de journalistes. Vous saurez tout se qui se passe dans le monde arménien, au Karabakh, en Arménie, mais aussi en diaspora. Vous y avez des petites annonces, mais surtout, et c’est peut-être le plus important, son forum. Vous y lisez la vie du peuple arménien de France, il y écrit son histoire sans même s’en rendre compte.
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