Modèle:Shoushi09

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1er mars 2005, numéro 9, page 1/2

Nouvelles de Shoushi

Rédaction : Armen Rakedjian


Porche en face de l’école de musique de Shoushi


Maison traditionnelle rue des thermes de Shoushi


Hôtel en cours de reconstruction

Météo Shoushi :
Temps : Beau ciel bleu
Temp.: 10/15°C

Coordonnées
Shoushi group
M. Armen Rakedjian
Tél.:00-374-773-1255

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1) Hiver à Shoushi
Le rocher de Shoushi est renommé pour son climat sibérien, en opposition à Stépanakert dans la vallée carractérisée par un hiver doux. Cette année a été marquée par 3 semaines de froid intense (en dessous des -10°C). Si il a très peu neigé le millimètre de neige quotidien et le givre ont donné aux arbres une blancheur resplandissante. De toute beauté. Et d’autant plus le premier matin où le brouilard a laissé la place au premier ciel bleu. Vers le 10 février, la lumière était éclatante, la blancheur étincellante. De mémoire de locaux cela faisait 10 ans qu’un tel froid n’avait pas été observé. Je me suis fait plaisir, photographiant ce décor extraodinaire. Le problème c’est qu’un accident sur mon ordinateur a effacé toutes les photos qu’il contenait. Vous croierez donc mon récit.
Chacun ici s’est rapelé que l’an dernier à la même époque l’hiver était si clément que la petite chemise était sufisante et que la consommation de bois pour chauffer les maisons avait été exeptionnellement faible. Le mètre cube de bois coûte environ 10 dollars. Du printemps à l’automne chaque famille accumule son bois de l’hiver. Cette année nombreux sont ceux qui se sont retrouvés à cours. Dans ce cas, les shoushétsis ont deux possibilités : commander à un habitant du vilage de Karintag ou aller en forêt à la recherche de bois mort. Jusqu’à il y a peu, c’était les parquets, les encadrements de fenêtres et les meubles que l’on brulait pour se chauffer. C’est ainsi que la nécessité de se chauffer a largement participé à donner à Shoushi l’aspect qu’on lui connait aujourd’hui : des bâtiments construits sans fenêtres, sans parquet, sans bois. D’autres ont été plus futés et ont accumulé fenêtres et portes qu’ils vendent désormais à ceux qui rénovent les ruines !
Une autre conséquence du froid est le gel des conduites d’eau. C’est ainsi que pendant ces semaines de froid intense, nombre de familles ont connu des restrictions en eau. Les premiers jours de beaux temps étant marqués par la récupération des eaux de toiture (fonte de la neige) pour pouvoir faire la lessive et la vaisselle. Mais dans ces moments la solidarité est de mise et ceux qui ont des réservoirs remplissent les seaux de ceux qui n’en on pas. Il y a aussi des échanges d’un bâtiment à l’autre, l’un recevant un jour, l’autre un autre jour... On allume des feux pour éviter que les canalisations à l’air libre ne gèlent... Pour employer un terme arménien : yola en gnoum (on se débrouille). Et la vie suit son cours.

2) Un village de la région de Shoushi : Karintag
Le village de Karintag (qui se traduit « Sous le rocher ») est situé au pied de la falaise de Shoushi. Il est connu pour sa localisation et sa résis-tance héroïque lors de la guerre de libération. Seul village arménien de la région, il n’a jamais été pris par les azéris. Le 9 mai 1992, Shoushi était libérée grâce à une avancée de tous les côtés, y compris depuis la falaise. Un groupe de 200 hommes emmenés par Bécor Ashod avait alors escaladé la falaise à mains nues, des dizaines de kilos d’armes sur le dos.

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3) Actualité
Les Nouvelles de Shoushi n’ayant pas paru le 15 février de ce mois, revenons sur la délégation du groupe de Minsk (chargé d’encadrer les négociations pour parvenir à une solution pacifique) qui a visité le Karabakh fin janvier-début février. Les représentants internationnaux ont fait part de leur satisfaction concernant la qualité de l’organisation de leur séjour et de leurs visites (de toutes les régions contrôlées par le Karabakh pour vérifier, à la demande de l’Azerbaïdjan, que les habitants soient bien des réfugiés dans les régions frontalières, anciennement occupées par l’Azerbaïdjan). Ils ont apprécié leur liberté totale de mouvement et la possibilité d’avoir des entretiens totalement privés avec tous les habitants des villages. Les membres de la délégation n’ont eu de cesse de répéter que ce séjour avait un carractère technique et non politique. Dans les semaines à venir ils devraient remettre le rapport de leur mission et faire connaître les conclusions de leurs observations et de leurs entretiens. Il ne va sans dire que ce rapport ne manquera pas d’alimenter les discussions à venir, donnant matières à discuter pour de nombreux dossier. A commencer par le soutien aux réfugiés de la guerre habitant au Karabakh et qui n’ont jamais reçu la moindre assistance de la part de la communauté internationale, à la différence de ceux enregistrés en Azerbaïdjan ou en Arménie. Les autorités karakhtsis s’intéressent à leur tour à mener la même étude dans les régions arméniennes occupées aujourd’hui par l’Azerbaïdjan. Déjà l’observateur russe du groupe de Minsk a expliqué que plusieurs appartements du quartier arménien de Bakou étaient désormais peuplés par des azéris non réfugiés de la guerre.

La semaine dernière a été marquée par la visite de Apo Boghgian, directeur de la société Gardman. Cette société regroupe les investissements d’entrepreneurs du monde entier et principalement de Los Angeles. En 2000 ils ont commencé à travailler au Karabakh en rénovant la fabrique de pain de Stépanakert et en ouvrant le premier hôtel de Shoushi (et le seul à ce jour). L’an dernier, ils ont commencé la rénovation du plus grand bâtiment de Shoushi (9 niveaux). L’objectif est de participer au renouveau économique de la ville en la redotant d’une structure d’accueil de grande capacité. Le projet est beaucoup plus vaste que l’ouverture de cet hôtel. Il est prévu un investissement global de plusieurs millions de dollars sur 2 ans.

Depuis plusieurs mois à présent deux jeunes filles séjournent à Shoushi : Bryoni du Royaumme-Unis et Julia des Etats-Unis. Elles sont venues en volontaires pour améliorer le niveau d’anglais des shoushétsis. Elles ont commencé à travailler avec les professeurs des écoles et depuis un mois elles proposent des cours d’anglais hebdomadaires. 4 groupes de niveau ont été formés, les cours sont gratuits et libre d’accès. Voilà une initiative des plus utiles qu’il était bon de citer. A noter que les deux jeunes filles se sont rencontrées il y a deux ans à Vanatzor, elles y ont suivi des cours pour apprendre l’arménien qu’elles ne connaissaient pas du tout. Elles le parlent désormais avec une aisance déconcertante.

4) Site internet du MAE : www.karabakhtelecom.com
Dans ce numéro je vous présente le site internet de la compagnie nationale des télécommunications du Karabakh. En 2004 elle fut la compagnie qui a réalisé les investissements les plus importants dans la région : 15 millions de dollars principalement affectés à l’amélioration de la qualité des communications tant téléphonie fixe que mobile et internet. Sur le site vous pourrez découvrir les cartes de couverture au Karabakh. Le slogan de la compagnie est « Always at reach » (en anglais, traduit en arménien « misht hasaneli »). Le téléphone a encore de gros défaut, mais les progrès sont perceptibles et de semaines en semaines des changements sont observés. Par exemple, la semaine l’entreprise a opéré des modifications importantes à Shoushi. Désormais le lien internet est de bien meilleure qualité. La couverture des téléphones portables a aussi été très largement améliorée ces derniers mois.
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