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15 décembre 2004, numéro 5, page 1/2

Nouvelles de Shoushi

Rédaction : Armen Rakedjian, Yeghiazar Vardanyan


Erevan, vue de la Cascade


Stépanakert : appartement mezzanine


Stépanakert : Hôtel Olympe


Stépanakert : reconstruction de l’entrée de la ville

Météo Erevan :
Temps : couvert
Temp.: -5/-10°C (journée)

Coordonnées
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M. Armen Rakedjian
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1) Le service militaire
Pour beaucoup c’est perdre 2 ans. C’est un premier point. Le bizutage par les appelés de 2ème année, ce n’est pas officiel. L’environnement fermé participe à tendre les relations entre appelés, certains en plus essayant de se débarrasser de corvées. Il y a aussi ceux qui rechignent à se rendre à la place des fils de hauts fonctionnaires qui se feraient dispensés.
Mais le service, c’est aussi pour plus de 80% de la population (surtout chez les plus de 35 ans) le moment où le jeune devient homme. Les jeunes sont appelés à la fin de l’école, à leurs 18 ans. Seuls les étudiants de IIIème cycle sont dispensés. La loi donne 8 jours de permissions par an. C’est la loi. En réalité, les permissions dépendent de ses relations avec les supérieurs ; la réception de colis aussi. Officiellement c’est interdit.
Les habits sont renouvelés tous les 8 mois et chacun reçoit 20 paquets de cigarettes par mois ! La santé morale des troupes en dépend !!
Le Karabakh est très largement redouté : Pour certains c’est plus dangereux (à mon avis, ce n’est pas vrai), mais surtout c’est loin, cela renchérit les visites des parents (les jeunes ont des permissions hebdomadaires pour sortir de la caserne). C’est une question de budget.
Il y a trois niveaux d’appelés : celui de base, celui sorti du rang et le sous officier avec une douzaine de soldats. Pour ce dernier échelon, celui qui a un niveau universitaire peut se former les 6 premiers mois à cette responsabilité. Les soldes sont (respectivement) 1600, 3000 et 5000 drams par mois. Enfin, il y a l’Institut militaire Vazguen Sargsian (2 800 étudiants) : 4 ans d’études minimum pour devenir officier de l’armée.
Depuis les années 90, il y a eu d’énormes améliorations (habillement, alimentation, vie quotidienne, habitat…), tout ceci participe aussi à améliorer les relations entre soldats, et si les arméniens jugent le niveau insuffisant de leur armée, ils gardent à l’esprit que c’est elle qui les protègera en cas de guerre. En un mot, ils l’aiment.
Dernière information : certains soldats ont tirés 3 balles en 24 mois !
Yeghiazar Vardanyan

2) Un village de la région de Hadrout : Norashen
C’est l’un des villages dont la reconstruction a été financée par l’UGAB (l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance, Paris 75016). Proche de la frontière, sa renaissance participe à renforcer la sécurité du Karabakh et de l’Arménie. Norashen est situé sur un flanc de colline à l’entrée sud de la région de Hadrout. Ses jardins offrent une vue sur les plaines d’Azerbaïdjan (à l’est) et la préfecture de région, Hadrout (au nord). L’UGAB y a installé près de trente familles (d’Artsakh, d’Arménie et d’Iran) dans des maisons neuves. Ils y ont aussi construit un centre de soin et remis en état une exploitation agricole (avec tracteur). Norashen est un morceau de Provence : cyprès, criquets et… manque d’eau, le principal facteur limitant. A moins d’y développer une économie adaptée.
15 décembre 2004, numéro 5, page 2/2
3) Actualités :
Cours dram/dollar : Amélioration du pouvoir d’achat
Période Mai Début sept. Fin nov. 01-12 09-12 Stabilisation
Dollar 1 1 1 1 1 1
Drams 565 523 505 500 460 480-490


Après la forte baisse de valeur, le cours s’était stabilisé depuis deux ans entre 550 et 565. Depuis mai 2004 on assiste à un renforcement du dram vis-à-vis du dollar (tableau ci-dessus) mais aussi vis-à-vis de l’euro et du rouble, donc indépendamment des cours internationaux.
En première incidence, on peut noter la baisse en valeur (19% en un an) des revenus obtenus par la population avec les transferts des proches à l’étranger (en dollars par Western Union). On comprend l’inquiétude de la population qui voit une part de ses revenus dégringoler.
Comme en Europe, on peut penser que les exportations sont freinées. Mais leur facteur limitant n’est pas le taux de change mais la capacité des entreprises arméniennes à produire des produits exportables et à les écouler sur les marchés étrangers. C’est donc une question d’expérience et de relais. Cette année d’ailleurs fut marquée par une très forte augmentation des exportations. Les entreprises arméniennes commencent à sortir du marché national.
Si cela renchérit le coût des exportations, cela baisse celui des importations, c’est-à-dire des automobiles, des ordinateurs et autres électroménagers dont les arméniens sont de plus en plus consommateurs (grâce aux fortes hausses de salaires). Ces marchandises achetées en dollars sont réglées en drams par la population, d’où une baisse du prix sur l’étiquette. Pareils pour les appartements et d’autant plus s’ils sont achetés à crédit (sur 3 à 5 ans, et bientôt jusqu’à 12 ans). La dernière baisse aurait été amplifiée à cause de mouvements spéculatifs des importateurs.
Ensuite, il ne faut pas oublier que la dette de l’Arménie est établie en dollars et en euros. Si elle s’élève à plus d’un milliards de dollars (soit moins que pour la France, en % du PIB) elle est payée avec les drams du budget de l’Etat arménien. A chaque renforcement du dram, c’est la dette qui baisse d’une certaine manière et c’est ainsi que le budget 2004, prévu avec un déficit, fini l’année en positif ! Une véritable cagnotte fiscale !
Enfin, si le salaire mensuel moyen au Karabakh est passé de 30 000 à 33 000 drams en un an, en dollars cela se traduit par une hausse de 35% (de $53 à $73). Pareil pour le PIB.
La renforcement est la conséquence du redressement économique de l’Arménie. La Banque centrale explique quand à elle cette hausse du dram par une forte demande intérieure due à des envois de diaspora plus importants. La chute du dollar (face à l’euro) n’explique pas ce mouvement car à chaque baisse du dollar à New York ou Frankfurt, c’est l’euro qui monte ici. Le dram est indexé sur le dollar d’une certaine manière.

4) Site internet l’information du Karabakh au quotidien : www.artsakhtert.com
Il s’agit du site Internet du journal Azat Artsakh (Artsakh (nom arménien du Karabakh) indépendant). Des journaux locaux, c’est celui qui a le tirage le plus important. Il paraît un jour sur deux, son tirage atteint un peu moins de 800 exemplaires. C’est peu, même pour l’Arménie. Il est aussi édité en russe, une fois par semaine et à seulement 110/120 exemplaires. Cet écart s’explique par le fait que les lecteurs de journaux sont principalement les administrations. Cela apparaît clairement avec la liste des abonnés (plus de 90% des ventes). La population s’informe par le bouche à oreille (avec toutes les déformations possibles et inimaginables) et la télévision.
Le journal présente toute l’information concernant de près ou de loin le Karabakh. Vous pouvez retrouver les anciens numéros (depuis plus de 20 ans) aux archives nationales du Karabakh. Une richesse que la guerre n’a pas pris (l’une des deux bibliothèques était partie en fumée).
Sur le site vous retrouverez toute l’actualité mise à jour quotidiennement en anglais, arménien et russe. Le complément qu’il manquait aux « Nouvelles de Shoushi » !

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