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15 janvier 2005, numéro 7, page 1/2

Nouvelles de Shoushi

Rédaction : Armen Rakedjian


Stépanakert : statue rue Toumanian


Arménie : Monastère de Saghmossavank


Arménie : Eglise de Goris


Karabakh : monastère d’Amaras

Météo Shoushi :
Temps : neige
Temp.: 0/-5°C (journée)

Coordonnées
Shoushi group
M. Armen Rakedjian
Tél.:00-374-773-1255

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1) Région de Shaoumian
C’est à mon retour d’Erevan que je m’y suis rendu, j’y suis resté deux jours, le temps de visiter quelques villages. C’est une région qui ne ressemble à aucune autre d’Arménie, la route principale serpente sur les rives de la rivière Tartar dans un enchevêtrement de montagnes toutes les plus abruptes les unes que les autres. Le soleil ne pénètre en fond de vallée que peu de temps dans la journée. Les villages sont espacés de quelques kilomètres, ils portent les noms de villages du nord toujours occupés par l’Azerbaïdjan. Le poste frontière avec l’Arménie est situé au croisement de la route vers le lac Sévan et la ville de Kelvadjar, le chef-lieu de région situé 20 kms en amont. C’est une ville posée sur un plateau qui domine les vallées, un peu comme Shoushi. La couleur des pierres des maisons se confond avec les pentes sombres, leurs arbres effeuillés et leur terre rougeâtre. La ville est traversée par une longue avenue rectiligne. On notera que le plus grand bâtiment de Kelvadjar, et de la région de Shaoumian, est la maison culturelle. Le musée de la ville est complètement détruit, il n’en reste que des mégalithes similaires à ceux que l’on trouve sur les rives du lac Sévan. Héros (c’est le nom du vice responsable de la région) souhaite qu’on construise une salle fermée pour garder intact ces témoins multimillénaires.
Ce qui impressionne tout de suite, c’est la densité des ruines de monuments arméniens que 200 ans d’occupation azérie n’ont pu faire disparaître. Par exemple, dans le village de Dzar (ancien centre régional), les azéris ont construit leurs maisons avec les pierres du cimetière arménien. Les églises, en ruine, sont toujours visibles, tout comme les khatchkars (croix en/de pierres). Au niveau culturel, la région est connue pour son complexe monastique, celui de Dadivank, du XIIème siècle.
La population précise de la région est une information classée « secret défense », mais je puis vous assurer que la relève est assurée.
La nature a doté Shaoumian de richesses uniques, l’histoire de monuments exceptionnels, mais ainsi que le témoignent chacun des habitants, l’avenir dépend du travail de chacun.

2) Un village de la région de Mardakert : Guétavan
J’ai atterri au village de Guétavan, un début de soirée, c’était le terminus de la voiture qui m’avait pris en stop (la seule en 5 heures qui se dirige dans ma direction (Stépanakert)). J’ai été hébergé pour la nuit par Manouk et sa famille de 9 enfants (le 10ème est attendu pour avril). Il vit de la vente du miel des abeilles qu’il élève et des aides de l’Etat attribuées aux familles très nombreuses. Le village est situé à l’extrémité ouest du lac réservoir de Sarsang (le principal barrage hydraulique d’Artsakh). Voir éclairés le village de Haterk avec au fond de la vallée la ville de Mardakert vaut d’y passer la nuit. J’ai finalement rejoint Stépanakert le lendemain matin par le bus quotidien qui relie le village à la capitale.

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3) Tak djour (eau chaude) et Mardin matheos et Krikor
A Shaoumian, j’ai fait deux découvertes extraordinaires, un don de la nature, un don de la culture. Je vous les présente aujourd’hui par le biais de ces nouvelles, mais le mieux est vraiment le contact direct avec ces deux merveilles en se rendant sur place.
En premier lieu, il s’agit d’un phénomène naturel dont on parle souvent en Arménie : l’eau chaude. A Shaoumian cette présence est visible en 3 lieux. Et j’ai eu l’occasion de visiter l’un d’eux. Ce qui est vraiment domage, c’est que je n’ai aucune photo à vous présenter ; jai eu une panne d’appareil photo. Et Dieu sait si c’est magnifique. Je suis étonné de n’avoir jamais vu une seule photo de ce lieu. Avec le monastère de Dadivank, c’est la principale curiosité de la région de Shaoumian, si l’on garde de coté les montagnes, les forêts et le torrent impétueux (Tatar) qui s’est creusé un passage entre la route et les pentes abruptes. Le site d’eau chaude que j’ai eu la surprise de découvrir est situé à quelques kilomètres après le chef-lieu de la région, la ville de Kelbadjar, sur la route de la forteresse de Dzar. De loin, cela m’a fait la même impression d’un canons à neige (utilisé pour fabriquer de la neige en montagne), avec sa colonne d’eau pulvérisée en hauteur qui se refroidit au contact de l’air et se dépose en neige sur le sol, formant un monticule de neige de plus en plus grand. Peut-on s’imaginer sans l’avoir vue la beauté d’une telle situation ? avec en plus le soleil qui apporte sa touche délicate. En s’approchant, on découvre une flaque d’eau chaude, même en hiver. En été, le monticule de neige est remplacé par un petit lac au bord de la route. C’est le lieu idéal pour les kholovadz (barbecue), avec le Tartar en bruit de fond, à seulement quelques mètres.
Sur place, j’ai passé la nuit au village de Guetashen, chez Mardin. Mardin est un homme extraordinaire, il est originaire d’un village de la région nord de Guétashen. Après la guerre, ayant tout perdu, il s’est installé dans la région de Shaoumian, au plus près de son ancien village. L’été, pour gagner sa vie il travaille dans la construction. Il a plusieurs bâtiments à son actif dans la région. C’est un excellent professionnel, il est très réputé dans la région. L’hiver, il s’adonne à sa vraie richesse : la sculpture. Sa maison est une véritable galerie d’exposition. Sur le mur du salon sont accrochés les portraits sculptés de Hayk (le fondateur éponyme de la nation arménienne), de Vartan Mamikonian (le meneur de troupe de la bataille d’Avaraïr en 451 après J.C.) et de … Staline ! En dessous d’eux sont exposés une côte de maille fabriquée à la main avec 30 000 anneaux (élastique comme les côtes de mailles historiques) et deux épées sculptées en fer. L’ensemble des meubles sont fais main en bois sculpté, des armoires aux lits, en passant par les cendriers et les boites en tout genre. Mardin affecte particulière la fabrication et la sculpture de heaume inspirés de modèles d’époque.
La fille de Mardin étudie l’histoire à l’université de Stépanakert et ses fils apprennent à leur tour la sculpture. Krikor maîtrise bien la sculpture de Khatchkars et Mathéos travaille le bois, en particulier pour fabriquer des boites à bijoux ornées de pierres de couleur.

3) Site internet : www.artsakhworld.com
Le site d’artsakhworld est une véritable mine d’or pour toute personne qui s’intéresse de près ou de loin au Karabakh. Artsakhworld signifie littéralement Karabakh (Artsakh) mondial. Artsakhworld est un site ouvert, présenté en arménien, en russe et en anglais qui s’attache à détailler la richesse culturelle et historique de l’Artsakh arménien.
Le site est en plusieurs parties. La partie supérieure ouvre sur des cartes où sont situés l’ensemble des monuments. Chacun est présenté par des fiches historiques, le tout accompagné de photos autant que possible. La partie inférieure est une liste d’études traitant de près ou de loin le Karabakh. Leurs auteurs sont des plus divers, les travaux sont présentés dans leurs langues d’origine et certains d’entre eux sont traduits. De nombreux sont accessibles en anglais.
Le site présente aussi en liens plusieurs sites internet, dont celui du journal Azat Artsakh (www.artsakhtert.com).
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