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15 novembre 2004, numéro 3, page 1/2 Nouvelles de Shoushi Numéro spécial sur Shoushi Armen Rakedjian et Sanasar Sarian | |
Quelques photos de personnes cette semaine
| 1) Repeuplement du Karabakh La meilleure garantie de sécurité de la République du Haut-Karabakh c’est sa population, d’où un programme spécifique de repeuplement, principalement des villages frontaliers. Le programme permet aux familles bénéficiaires de recevoir une maison, des terres et un crédit sur 20 ans à taux 0 pour lui permettre d’acheter du bétail ou du mobilier pour la maison. C’est ainsi que la RHK lance des appels aux candidats volontaires (souvent des familles déshéritées d’Arménie ou d’autres pays) à venir habiter au Karabakh sur des terres dont la sécurité ne pourra être assurée que par la dynamique démographique. Depuis la libération de Shoushi, la RHK a pris en charge l’installation de plus de 20 000 habitants dans les différentes régions. Déjà plus d’une centaine de villages ont été reconstruits, des dizaines d’écoles et de centre de soin. Le programme a connu une accélération ces deux dernières années avec la mise en place d’une administration des réfugiés et de la migration placée sous le contrôle direct du président de la République. L’objectif affiché est de faire passer d’ici l’an 2010 la population du Karabakh de 145 000 à 200 000. Shoushi est au cœur des enjeux. 2) Enterrement à Shoushi de Roman, électricien A l’occasion du décès de Roman, je vous présente le déroulement d’un enterrement en terre d’Arménie. Du jour du décès à celui de l’enterrement, la famille est visitée par les proches et les amis et par toute personne souhaitant exprimer ses condoléances. Une lampe est gardée allumée à l’entrée de la maison. Il y a un va-et-vient perpétuel avec des gens rassemblés devant l’entrée. Le jour de l’enterrement, fixé ce jour là à 12h, le corps est exposé dans son cercueil aux personnes venues accompagnées le défunt vers sa dernière demeure. Le cercueil est emmené dans un véhicule, avec sa famille, tandis que la population, elle, monte à pied jusqu’au cimetière (à Shoushi le cimetière arménien est tout en haut de la ville). Sur le chemin sont dispersés des œillets. Le cercueil est posé à côté de la tombe creusée, le visage à découvert. Les lamentations cèdent la place à une intervention orale en la mémoire du disparu. Le cercueil sera recouvert par les présents à la cérémonie. Chacun jette une poignée de terre, ou utilise la pelle, à tour de rôle. On recouvre le monticule de terre de pierres en marbre poli disposées en croix. On les recouvre de fleurs. Chacun par en saluant une dernière fois le disparu en touchant sa tombe. On redescend au repas préparé. Plus de 100 personnes y participent. Les seules paroles au cours de ce repas funéraire furent celles du tamada, le chef d’entreprise dans laquelle travaillait Roman. Des commémorations publiques sont ensuite organisées le 7ème jour et le 40ème jours suivant la mort. |
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3) Actualités : Le 9 novembre un nouveau tronçon de la Route dorsale du Karabakh a été inauguré : celui de 11 km de Saroushen à Karmir Shouka. C’était une cérémonie en grande pompe avec une présence de marque : le Président d’Arménie, Robert Kotcharian. Actuellement trois autres tronçons sont en cours de construction : ceux au nord du carrefour de Vank à Kitchan, et de Kitchan à Drmbon, et un au sud de Hadrout à Tsakhouri, essentiellement travaillé à la dynamite pour ouvrir la voie à travers la montagne. Durant cette quinzaine Shoushi a vu s’ouvrir sa première salle informatique avec jeux d’ordinateur. On y trouve aussi une photocopieuse. C’est la première de la ville accessible au public, moyennant 30 drams la page noire et blanc, contre 15/20 à Stépanakert et jusqu’à 7 à Erevan. Le lieu a été financé par un arménien de Russie qui a déjà un pied à terre à Shoushi. Les travaux d’asphaltage à Shoushi sont allés bon train cette dernière semaine. Les ouvriers travaillent de 8h le matin à tard le soir à la lueur des phares des rouleaux compresseurs. Nous assistons à une véritable course avant l’installation de l’hiver. Désormais l’on peut se rendre jusqu’à l’église de Ghazantchetsots, et même plus loin en descendant l’avenue, en roulant sur une chaussée entièrement asphaltée. Les jardinières sont délimitées simultanément ; les plantations seraient-elles programmées pour le printemps prochain ? 4) L’association des réfugiés d’Artsakh Cet été a été créé dans la République du Haut-Karabakh l’association non-gouvernementale des réfugiés. Les premiers réfugiés sont arrivés dans la République du Haut-Karabakh en 1988 suite au pogrom de Soumgaït. Après toutes ces années ces réfugiés n’ont toujours pas reçu le statut de réfugié. Néanmoins depuis l’an dernier grâce à l’action du gouvernement de la RHK, le Groupe de Minsk (groupe chargé d’encadrer les négociations de paix) vient de reconnaître au Karabakh la présence de réfugiés sur son sol. Mais depuis un an, l’association sus mentionnée n’a jamais pu lier contact avec l’ONU-HCR, l’organe de l’ONU qui s’occupe des populations déplacées et réfugiés, puisque la République du Haut-Karabakh n’est toujours pas reconnu par la communauté internationale. L’ONU ne peut fournir aucune aide et ce en dépit du résultat des délibérations au sein du Groupe de Minsk. L’association nouvellement créée est la première qui défende les droits des réfugiés auprès des autorités locales mais aussi à l’extérieur de la RHK. L’association a établi son siège dans la ville de Shoushi, une ville de réfugiés qui a accueilli les populations chassées non seulement d’Azerbaïdjan mais aussi des villages des régions toujours occupées (Shaoumian, Guetashen, vallées de Martouni et de Martakert). Certes chaque région dispose déjà de ses propres organisations mais les moyens manquent pour mener de réelles actions d’envergure. Le travail actuellement réalisé par la nouvelle association (cartographie des réfugiés, organisation de séminaires et de rencontres, soutien aux familles défavorisées…) est le résultat d’initiatives privées de personnes vivant aux Etats-Unis, à Londres, en Arménie et au Karabakh, et pas seulement de personnes d’origines arméniennes. Par Sanasar Sarian, président de l’association des Réfugiés du Karabakh. 5) Un site internet http://www.caucaz.com Voilà un site internet nouveau qui fournit une information en français sur les trois pays transcaucasien, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie et la région du Caucase en général et ses acteurs. A l’occasion de la création du site et de leur lettre hebdomadaire d’information, un dossier d’une quarantaine de pages a été préparé et est présenté en ligne. Le magasine se veut indépendant et d’inspiration européenne. Il a des contacts étroits avec le périodique « Le Courrier de l’Est ». |
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